De même qu’en peinture un diptyque se compose de deux panneaux qui se regardent et se complètent, notre duo s’organise depuis nos places différentes – écriture pour l’une, mise en scène pour l’autre, dans un dialogue permanent. Nous choisissons et élaborons ensemble nos créations, qui ont le plus souvent pour point de départ un projet d’écriture. Puis, ce dialogue se poursuit dans le travail au plateau durant lequel les textes sont remaniés par Mona, qui passe du jeu à la dramaturgie, sous l’impulsion d’Ayouba qui, la plupart du temps, est exclusivement metteur en scène. Si nos places sont différentes, un même thème – le désir – nous occupe et fait de notre quête artistique une quête résolument commune.
C’est avec Jaz de Koffi Kwahulé et le projet Poétique Ensemble que nous avons débuté cette exploration sur le désir au travers des mots de poètes contemporains vivants. Parallèlement, notre binôme autrice/ metteur en scène s’est affirmé et nous avons entamé un travail sur les désirs « de » : désir d’amour et désir érotique avec Inextinguible, désir de conformité ou de non-conformité aux morales établies avec Les 7 péchés capitaux, désir de métier avec Desirium Tremens, désir de parole avec Aveux , Je m’appelle Alice ou La parole des petites filles et Le 20 novembre de Lars Norén. C’est cet élan qu’est le désir, ouvrant sans cesse des chemins de traverse dans sa puissance et ses contradictions, que nous voulons mettre à vif et en jeu dans notre travail commun.
Ce travail se nourrit toujours d’un rapport fort aux publics, qu’il s’agisse d’un travail de collecte en vue d’une écriture (Desirium Tremens et Je m’appelle Alice ou La parole des petites filles ), d’un va et vient qui nourrit l’écriture musicale (Poétique Ensemble), ou les pistes de mise en scène (Inextinguible et Aveux).